Le DPE dans la tourmente ? - 06/06/2025
Depuis quelques jours, le DPE est au cœur de nombreuses critiques. Ce diagnostic, pourtant essentiel dans le processus d’achat immobilier, se retrouve remis en question de toutes parts. Dernière attaque en date : celle de la Cour des comptes.
Mais pourquoi un tel déferlement ?
Les causes avancées sont multiples : suspicions de fraude, anomalies, résultats divergents selon le diagnostiqueur… autant de reproches qui jettent un doute sur la fiabilité de cette évaluation.
Les diagnostiqueurs en cause ?
Il est indéniable que, comme dans toute profession, certaines brebis galeuses existent. Certains techniciens arrangent les résultats pour satisfaire leurs clients ou prescripteurs — parfois avec un petit supplément à la clé. Mais ces comportements restent heureusement très marginaux. Ces pratiques douteuses ne représentent qu'une infime minorité des diagnostiqueurs certifiés en France et sont souvent encouragées par des clients tout aussi fautifs.
Je tiens donc à défendre ici la très grande majorité des professionnels, ceux qui exercent leur métier avec rigueur et intégrité, et qui subissent injustement les critiques. Car il faut bien le dire : lorsqu’un DPE est favorable, rares sont les contestations. En revanche, un classement défavorable déclenche souvent la colère… du messager.
Un métier encadré et suivi
Rappelons que chaque diagnostiqueur est individuellement certifié. Cela implique une formation initiale, un examen rigoureux, et un suivi régulier par un organisme certificateur. Ce suivi inclut des contrôles sur site, des audits documentaires, et des formations continues obligatoires.
Alors, d’où viennent les dysfonctionnements ?
Des pistes de réflexion
Plusieurs éléments mériteraient d’être revus pour fiabiliser et renforcer la légitimité du DPE :
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La formation continue : Chaque année, les diagnostiqueurs suivent une formation sur le DPE… mais il s'agit souvent du même contenu. Ne serait-il pas plus pertinent de varier les thèmes ou d’approfondir certains points techniques chaque année ?
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Les contrôles sur site : Aujourd’hui, ils sont souvent perçus comme purement punitifs. Pourquoi ne pas les transformer en moments d’échange et de partage de bonnes pratiques ?
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La saisie des données : C’est l’une des principales sources de divergence. Le règlement impose de constater chaque donnée ou, à défaut, d’utiliser une valeur par défaut — sans jamais se baser sur les déclarations du propriétaire. Et pourtant, certains techniciens continuent d’estimer, de manière approximative, certaines mesures. Exemple concret : comment déterminer précisément l’épaisseur d’un isolant dans un mur en carreaux de terre de 80 cm d’épaisseur, souvent irrégulier ? Ce genre de situation peut conduire à des écarts significatifs.
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Les logiciels de calcul : Là encore, un vrai problème. Deux logiciels, avec les mêmes données entrées au centimètre près, peuvent parfois générer des résultats — voire des classifications — différents. Cela mine la crédibilité du dispositif.
Un diagnostic essentiel, à renforcer
Oui, il est facile de critiquer les techniciens. Mais la racine des problèmes actuels n’est pas exclusivement de leur fait. Le DPE reste un outil indispensable pour accompagner la transition énergétique. Pour autant, il doit être amélioré et fiabilisé — sans pour autant pénaliser les milliers de professionnels sérieux qui se forment et se contrôlent sans en retirer de bénéfices réels.
Conclusion : changer de posture
Plutôt que de multiplier les critiques et les sanctions, il est temps d’adopter une vision globale et constructive. Nos centres de formation, les organismes certificateurs, et les éditeurs de logiciels doivent assumer leur rôle dans ce processus. Sans techniciens, leurs structures n’existeraient pas.
Il est donc grand temps de coopérer, de soutenir, et de valoriser une profession qui joue un rôle clé dans les enjeux environnementaux actuels.
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